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Philosophie d’enseignement

Yves MARCOUX - EBSI - Université de Montréal


Approche générale

Mes cours portent sur des outils informatiques pour la gestion d’information documentaire. Il s’agit donc de contenus techniques, qui incluent l’apprentissage d’outils informatiques. De tels apprentissages passent notamment par l’exploration personnelle et non supervisée de logiciels de différents types.

Cela dit, je m’attache aux principes de base sous-jacents aux outils, et non à leurs caractéristiques de surface. J’aborde donc pratiquement toujours un type d’outils par le truchement d’un modèle abstrait, qui met en évidence l’essentiel et fait ressortir les ressemblances entre les outils d’un même type, plutôt que leur spécificités.

Je me concentre presque exclusivement sur la compréhension approfondie des principes de base. Je suis convaincu qu’une telle compréhension donne à l’apprenant la possibilité d’appliquer les outils dans toutes les situations appropriées, pas seulement les situations « standard » ou traditionnelles. Je vise à ce que les étudiants soient de véritables concepteurs créatifs de solutions de gestion d’information numérique, quels que soient le contexte et le type d’outils à leur disposition.

Évidemment, la concentration sur les principes de base laisse une grande part de l’apprentissage sous la responsabilité de l’apprenant lui-même. C’est lui qui doit de son propre chef imaginer toutes les applications possibles d’un type d’outils, réfléchir sur comment les apprentissages faits dans les cours peuvent se transposer en éléments de solution dans des situations réelles de la vie professionnelle courante. Les travaux pratiques donneront bien sûr des exemples de telles transpositions, mais on ne tentera même pas d’en faire une recension exhaustive. Encore une fois, le postulat est qu’une compréhension approfondie des caractéristiques essentielles d’un type d’outils confère la liberté d’imaginer les applications les plus innovatrices de ces outils.

Ce qu’il n’y a pas dans mes cours

L’éphémère et le spécifique

Un des raisons pour lesquelles je concentre mes enseignements sur les principes de base est que, dans le domaine de la technologie, tout le reste change tellement vite. Un autre de mes postulats est qu’il ne vaut pas la peine, pendant sa formation, d’investir de longues heures dans l’apprentissage d’outils spécifiques, puisque les particularités de ceux-ci seront presque certainement différentes dans la prochaine version des outils. (La situation est différente en milieu de travail, puisque alors l’investissement peut être justifié par la plus grande productivité qui en résulte.)

À part le strict minimum nécessaire à la réalisation de travaux pratiques et à l’utilisation d’un outil comme illustration des principes de base, il n’y a donc pas d’enseignement d’outils spécifiques dans mes cours.

Les effets sociaux des technologies

Dans une large mesure, je me contente d’enseigner les principes de fonctionnement de divers types d’outils. Tel que mentionné précédemment, je donne des exemples le plus typiques possible d’utilisation de ces types d’outils, mais je n’en dresse pas de « catalogue »: j’essaie d’amener les étudiants à faire eux-mêmes une réflexion sur l’ensemble des possibilités d’application des outils. Je table beaucoup sur l’inventivité et la créativité des étudiants à ce chapitre.

Dans la même ligne d’idées, je n’enseigne pas non plus les effets sociaux que peut avoir le déploiement de différents technologies dans la société. Le sujet est passionnant, mais encore ici, je suis persuadé qu’une compréhension profonde des caractéristiques essentielles des outils technologiques en cause est la clé d’une analyse juste et éclairée des effets sociaux de leur déploiement. Une très bonne compréhension d’une technologie permet même d’anticiper jusqu’à un certain point ses effets sociaux, de sorte qu’on puisse atténuer les effets négatifs et encourager les positifs.

Les phénomènes sans innovations technologiques importantes

Les blogues, les fils RSS, les wikis, les médias sociaux.

Philosophie des travaux pratiques

Toujours une partie conception suivie d’une partie implantation concrète, dans un contexte réaliste, et avec un jeu de données minimal mais représentatif. Ainsi, tout le cycle de développement est touché.

Philosophie versus réalité

Évidemment, ce qui précède correspond à la façon dont je souhaite aborder l’enseignement. C’est très certainement dans cette direction que je travaille et que je modifie le contenu de mes cours année après année, tant le matériel pédagogique disponible sur le web, que le matériel livré en classe et les protocoles de travaux pratiques. Cependant, rien n’est parfait et, à certains égards, la réalité est encore bien en deça de ma philosophie. En lisant les lignes qui précèdent, vous connaîtrez en tout cas les intentions qui m’animent, et je souhaite que cette connaissance vous aide à être plus tolérant face aux divergences entre philosophie et réalité.


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